L'allumette...
« Souvent tout en sueur je m'esveille en parlant,
Je saute hors du lit, l'estomach pantelant,
Vay prendre mon fuzil, et d'une main tremblante
Heurtant contre le fer la pierre estincelante,
Après m'estre donné maint coup dessus les dois,
Après qu'entre les dents j'ay juré mille fois,
Une pointe de feu tombe et court dans la meiche,
R'avivant aussi-tost cette matiere seiche,
J'y porte l'allumette, et n'osant respirer
De crainte de l'odeur qui m'en fait retirer,
Au travers de ce feu puant, bleuastre et sombre,
J'entrevoy cheminer la figure d'une ombre... »
Un poème de Saint-Amand (1594-1661)
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